27/11/2020

22 novembre 2020 par Louise Pichard-Bertaux
François Robinne (IrAsia)

Séminaire IrAsia

Vendredi 27/11/2020 à 14h
En visio

Les enclaves de l'exil à Bangkok

Indissociable des replis identitaires et nationalistes qu'elle génère, la globalisation conduit également à l'émergence, sur le plan académique, d'un cosmopolitisme méthodologique se donnant pour objet d'évaluer les différentes formes de fragmentations sociales et d'adhésions communautaires en situation d'exil.

Les sentiers des essarts se faisant sentiers de l'exil, les enclaves de travailleurs migrants du centre-ville de Bangkok constituent le prolongement direct de mes enquêtes dans les hautes terres de Birmanie. J'y ai retrouvé cette génération ayant privé les villages de leurs forces vives ; et si j'ai retrouvé en milieu urbain et au transnational une condition cosmopolite similaire ; la dimension comparative trouve toutefois ici ses limites. Tout au long de l'exposé, les formes de recomposition sociale en situation d'exil seront envisagées en regard de l'argumentaire développé par Michel Agier, dont l'ouvrage La condition cosmopolite. L'anthropologie à l'épreuve du piège identitaire constituera le fil conducteur.

Les enclaves immobilières sont un phénomène émergent, après la crise économique des années 1990 et dans le sillage des zones économiques de développement de l'ASEAN au début des années 2000. Du fait sans doute de leur apparition récente, les terminologies vernaculaires restent de manière significative très floues ; c'est sur la base de qualificatifs exogènes que je tenterai de dresser les contours de cette forme si particulière d'habitat précaire. Une précarité que renforce la distance maintenue par les résidents des enclaves immobilières à l'égard de l'offre associative tenue à la disposition des transnationaux.

A lire aussi