Appel à contributions (IDEO) : « Maître(s) et disciple(s) dans les littératures d’Asie »

01 février 2020 par Loïc Aloisio
Appel à contribution pour Impressions d’Extrême-Orient, revue en ligne de l’axe Littératures d’Asie et traduction

Appel à contribution pour Impressions d’Extrême-Orient, revue en ligne de l’axe Littératures d’Asie et traduction

Thématique

Pour son Dictionnaire philosophique (PUF, coll. « Quadrige », 2013), André Comte-Sponville donnait, à l’entrée « Maître », la définition suivante : « Celui qui enseigne, guide ou commande. Les trois à la fois ? Pas nécessairement. Cela dépend en partie de lui, de ce qu’il sait ou peut, mais aussi de ceux dont il est le maître : sont-ce des élèves, des disciples ou des esclaves ? » 

On le voit, tout est question de personnalité, mais aussi de relations entre des individus aux dispositions et intentions, conscientes ou inconscientes, variables, ce qui laisse ouvert un champ d’observations sans limite.

Magistralement explorée par Georges Steiner dans ses Lessons of the Masters (2003)la relation maître-disciples est, c’est évident, centrale dans l’histoire de la philosophie ; elle ne l’est pas moins dans celle de la littérature. En effet, Steiner montre bien, avec force exemples (de Gœthe à Herman Hesse, d’Abélard à Henry James), dans un ouvrage à l’érudition foisonnante devenu en français Maîtres et disciples, comment, en plus des textes philosophiques stricto sensu, la littérature occidentale a depuis toujours exploré cette thématique. D’autres études et essais sont venus depuis compléter cette vision et en élargir encore un peu plus les horizons, notamment du côté de la riche production asiatique (voir Jean Lévi, 2013), mais beaucoup reste encore à découvrir.

C’est donc à poursuivre cette exploration que la revue Impressions d’Extrême-Orient invite les connaisseurs des corpus asiatiques et maîtrisant une de ses langues (chinois, japonais, coréen, vietnamien, hindi, thaï). Ce que nous attendons de ceux qui seront tentés par l’aventure, à la fois de traduction et de présentation, c’est avant tout la révélation de textes littéraires encore inédits qui explorent, d’une manière ou d’une autre, cette thématique.

Quel que soit le type de littérature — ancienne, moderne, ou très contemporaine —, ou la forme qu’elle peut prendre — conte, poésie, essai, etc. —, elle nous intéresse dès lors que s’y joue une relation claire ou ambigüe, recherchée ou subie, dense ou superficielle, durable ou éphémère, etc., entre un maître, une maîtresse (ou des maîtres), véritable ou imposteur, et celui, celle ou ceux qui les fréquentent, les sollicitent, s’y confrontent, etc.

Forme

Nous attendons des textes littéraires traduits en français (qui seront précédés d’une courte présentation donnant des informations sur l’œuvre, son auteur et les raisons qui ont conduit à le retenir). Dans l’idéal, le texte sera inédit en traduction française ; si ce n’est pas le cas, le traducteur devra justifier de la nécessité d’une nouvelle traduction. Pour les textes contemporains, pas encore tombés dans le domaine public, le traducteur s’assurera au préalable de détenir l’autorisation de l’auteur pour la publication en ligne d’une traduction de son œuvre. Le texte retenu sera soit un texte intégral (essai, courte nouvelle, conte, récit, poésie), soit un extrait d’une œuvre plus ample (un chapitre de roman, par exemple). La traduction n’excédera pas 30 000 signes. Le traducteur fournira sa traduction sur un support informatique (Word [.doc] avec une copie en format .pdf) portant le minimum d’enrichissement stylistique (avec des notes de bas de page), ainsi que le texte original en format .pdf (celui-ci sera communiqué aux experts chargés d’évaluer la traduction et également mis à disposition des lecteurs de la revue). Voir les recommandations aux auteurs : https://journals.openedition.org/ideo/203. Le traducteur est libre dans le choix de l’appareil critique qui accompagnera son travail. Il peut également proposer des documents annexes dont il détiendra, le cas échéant, les droits de reproduction (les fournir au format .jpeg) Nous pouvons, le cas échéant, retenir des articles dès lors qu’ils proposent des extraits significatifs d’œuvres littéraires en traduction inédite (la taille des articles devra être comprise entre 30 000 et 50 000 signes).

  • Date limite de réception des propositions : 1er septembre 2020
    • Expertise : 1er septembre – 1er octobre 2020
    • Mise en ligne : 1er semestre 2021
  • Les propositions sont à envoyer à :

Bibliographie

  • Jacques Brosse, Les Maîtres zenParis : Bayard, coll. « L’aventure intérieure », 1996, 273 p.
  • Véronique Duché, Madeleine Jeay, Yen-Mai Tran-Gervat, « Maître et Disciple : une relation topique », in Topiques. Études satoriennes, vol. 4 (2018) [En ligne] Mis en ligne le 18 décembre 2018 à l’URL : https://journals.uvic.ca/index.php/sator/article/view/18689
  • Cécile Ladjali, « Maîtres et disciples », Études, tome 410, 2009/6, pp. 809-816
  • Jean Levi, « La transmission de la Voie de maître à disciples en Chine ancienne ou le Geste sans Parole », in Aurélie Névot (s.l.d.), De l’un à l’autre. Maîtres et disciples. Paris : CNRS Éditions, 2013, pp. 35-63
  • Aurélie Névot (s.l.d.), De l’un à l’autre. Maîtres et disciples. Paris : CNRS Éditions, 2013, 267 p.
  • George Steiner, Maîtres et disciples (Lessons of the Masters, traduit de l’anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat). Paris : Gallimard, coll. « Folio-Essais », n° 477, (2003) 2006, 206 p.
  • Francis Wolff, L’être, l’homme, le disciple. Figures philosophiques empruntés aux Anciens. Paris : PUF, coll. « Quadrige », n° 310, 2000, 345 p.

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